Paul Eluard
C’est à l’âge de vingt et un ans qu’il choisit le nom de Paul Éluard. Il adhère au dadaïsme et est l’un des piliers du surréalisme en ouvrant la voie à une action artistique engagée.
Atteint de tuberculose à l’âge de seize ans, après une enfance heureuse, il est contraint d’interrompre ses études. En Suisse, au sanatorium de Davos, il rencontre une jeune russe, Helena Diakonova, qu’il surnomme Gala. Il l’épouse le 21 février 1917. Le jeune Éluard prend avec elle son premier élan de poésie amoureuse, un élan qui se prolongera dans tous ses écrits.
Juste avant les surréalistes, les dadaïstes font scandale. Éluard, ami intime d’André Breton, est de toutes les manifestations dada. Il fonde sa propre revue, « Proverbe », dans laquelle il se montre, comme Jean Paulhan, obsédé par les problèmes du langage. Tous deux veulent bien contester les notions de beau / laid, mais refusent de remettre en question le langage lui-même. En 1920, Éluard est le seul du groupe à affirmer que le langage peut être un « but », alors que les autres le considèrent surtout comme un « moyen de détruire ».
En 1922, il promet à André Breton de « ruiner la littérature » et de ne plus rien produire. Tout naturellement, il participe au pamphlet « Un cadavre » écrit par les surréalistes en réaction aux funérailles nationales faites à l’écrivain Anatole France.
Toute la vie d’Éluard se confond à présent avec celle du mouvement surréaliste. C’est cependant lui qui échappe le mieux à la réputation de violence et qui est le mieux accepté comme écrivain par la critique traditionnelle. Éluard se plie à la règle surréaliste résumée par cette phrase du Lautréamont : « La poésie doit être faite par tous, non par un ». Avec Benjamin Péret, il écrit « 152 poèmes mis au goût du jour », avec André Breton, « Au défaut du silence » et « L’Immaculée