paul et virginie
Je me fonde sur les études publiées récemment sur la pastorale (Alpers, Segal, Newman, Halperlin) et je conçois ce genre comme une synecdoque reliant, par cette forme d’imitatio, l’innovation et la tradition. Cela signifie que la convention pastorale fondamentale de l’actualisation du passé constitue simultanément une garantie de survie pour la tradition. On peut et l’on doit le montrer en faisant appel, par exemple, aux citations classiques et antiques (Horace, Virgile, etc.) et à la topique arcadienne, notamment à la caractéristique du lieu de l’action comme « Vallée de Tempé », ainsi qu’à l’analyse des personnages, et notamment du vieux narrateur. Au-delà de cette première démarche, qui éclaire la facture classiciste du roman, on devra, dans une deuxième étape, effectuer la transition entre ce procédé traditionnel, qui suit toujours le modèle de l’imitatio et de l’aemulatio, et un nouveau procédé, qui devient actuel et structurant à partir de 1800 ; l’intertextualité. Si l’on fait appel aux citations et aux allusions — ou, pour être plus précis, en étudiant le procédé de la citation –, on peut justement montrer, telle est la thèse, que l’on ne trouve pas ici de pure procédé de référence qui prolonge la tradition. On a affaire au contraire, à un « jeu avec le lecteur » qui se déroule d’une manière à la fois ésotérique et exotérique. D’autre part, on ajoute au cadre