Paul klee polyphonies
Et l'exposition est d'autant plus captivante qu'elle nous tire par l'oreille pour nous faire apprécier cette musique pour les yeux qu'est l’œuvre picturale de Klee. C'est d'ailleurs la première fois que sont présentés en France et de manière si explicite, ses rapports avec la musique.
On sait que Klee a commencé par hésiter entre une carrière de violoniste professionnel et la peinture. C'était d'abord à Berne, puis à Munich. Et c'est ainsi qu'il rencontra son épouse Lily Stumpf, pianiste professionnelle, avec qui il interpréta nombre de pièces de musique de chambre de Bach et Mozart (ses préférés). Lily qui lui fit rencontrer ou entendre au Bauhaus à Weimar (1920) puis à Dessau (1924) la fine fleur des compositeurs, chefs d'orchestres et interprètes de son temps, Stravinsky, Hindemith, Bartók, Kurt Weil, Hermann Scherchen, Otto Klemperer, Pablo Casals etc...
Je craignais l'exposition savante, saturée de partitions et de notes pédagogiques, hermétiques au non musicien que je suis. Mais très heureusement, le propos est tout autre, centré sur la manière dont le temps musical innerve et structure l’œuvre de Klee.

Ad Parnassum, 1932, Huile et caseine/ toile, 100x126cm, Kunstmuseum, Bern.
Polyphonies
C'est le titre de l'exposition; Je ne risque rien à écrire que la polyphonie (ou musique à plusieurs voix) a succédé à la monodie (du chant grégorien par exemple) et qu'elle est, depuis le 13ème siècle, un trait distinctif majeur de la musique occidentale, (musiques improvisées comprises). La peinture organise l'espace (du tableau)