Paupérisme dans le canton de vaud entre 1850 et 1930
Problématique:
Le terme « pauvreté » ne possède pas une définition unique et immuable, mais il se réfère à diverses approches, propres au contexte et aux représentations sociales du moment. Cependant, définir la pauvreté revient toujours à des critères d’exclusion ou d’inclusion, lorsqu’il faut établir qui est pauvre et qui ne l’est pas. Effectivement, le fait de qualifier des classes de population vivant dans la pauvreté, implique des enjeux économiques, sociaux et politiques. Selon Head , cette difficulté à catégoriser les pauvres relève du fait qu’au XIXe siècle, ne sont répertoriés que les pauvres qui ont bénéficié de secours ou d’assistance. En effet, seuls ceux se trouvant dans l’incapacité involontaire de travailler, et donc de subvenir à leurs besoins primaires, sont définis comme pauvres. Le critère du revenu salarial n’est pas pris en compte encore à cette époque, excluant de ce fait une large partie de la population vaudoise réellement pauvre, vivant principalement de l’agriculture. Il sous-tend clairement que la reconnaissance de l’existence d’une pauvreté engendre forcément une mise en place de mesures d’intervention privées et/ou publiques.
Comme mentionné plus haut, la pauvreté n’est pas définie d’une manière unique. Afin de poser un cadre à cette notion, nous allons donner notre propre définition. Dans la période de la fin du XIXe au début du XXe siècles, nous prenons en compte les multiples identifications et considérations de la société vaudoise et suisse à l’égard des pauvres. Ainsi, nous définissons la pauvreté comme étant le fait, premièrement, d’individus privés de revenus en l’absence de travail. Cette catégorie concerne les infirmes, les vieillards, les enfants, les chômeurs. Et deuxièmement, d’une population active dont le salaire n’est pas suffisant pour garantir les besoins vitaux tels que se nourrir, se soigner, se loger et se vêtir. Nous incluons dans cette catégorie,