Pauvrete a madagascar
(Sociologue-démographe doctorante, Paris V - CEPED) et
Florence Miauton
(Collaboratrice de Aide et Action Madagascar)
Introduction
Tout le monde, ou presque, s’accorde aujourd’hui pour ne plus réduire le concept de “ pauvreté ” à la seule donnée monétaire (revenu, capital économique…). Ainsi, le PIB d’un pays n’est plus, et de loin, le seul indicateur de l’état de “ pauvreté ” ou de “ richesse ” d’un pays, la pauvreté en terme d e “ capital humain ” étant dorénavant une donnée incontournable. Le revenu par habitant, l’espérance de vie et les taux d’alphabétisation et de scolarisation sont les composantes principales de l’IDH (Indicateur du Développement Humain) développé par le PNUD. L’éducation des populations est un facteur crucial pour le développement économique et social d’un pays et les effets positifs de l’éducation dans la lutte contre la pauvreté ne sont plus à démontrer (meilleur état sanitaire des populations, meilleure gestion du budget familial, accès à de nouvelles technicités pour de meilleurs rendements agricoles par exemple…). Si Madagascar, aujourd’hui “ classé ” au 147ème rang sur 174 en terme de développement humain (IDH de 0.453) 1, cherche à faire de la lutte contre la pauvreté l’axe central de sa politique de développement, cette dernière ne peut alors s’établir sans intégrer la variable éducation au centre du projet. Lors de la signature de la Déclaration de Jomtien en mars 1990, la communauté internationale, dont Madagascar, s’est donné comme mot d’ordre "l'éducation pour tous en l'an 2000". Si l'objectif à atteindre - 100% des enfants scolarisés - a été nuancé à l'approche de la date butoire pour une "éducation pour tous en l'an 2020", il demeure présent dans la politique des organismes