Penser la mort?
« Le pire c’est qu’il n’y a rien à dire »
Michel Foucault
Penser la mort est d’abord penser la vie, toutefois, penser la vie ne peut se faire s’en inclure une réflexion sur la finitude inexorable de l’homme. La mort, la vie ne peuvent se comprendre quand posant la question de l’être, étant le substrat de ces deux impératifs existentiels antinomiques. L’écrit s’attachera à définir ce pour quoi la mort, nonobstant son caractère irréductible et imprescriptible, est loin d’avoir le plébiscite de la raison, de l’être, de l’humanité et de chaque individu dont les battements de cet organe vital qu’est le coeur bat la mesure d’un hymne à la vie. « Qu’est-ce que c’est que cette conscience par laquelle je pense la mort? »[1] Le présent écrit n’a point la prétention de faire une synthèse ou d’éclaircir ce phénomène, mais bien de rendre compte du substrat paradoxal de la condition humaine faisant de lui un être aussi infini que fini, aussi existant qu'évanescent. Être et avoir été. L’analyse s’articulera essentiellement autour de l’oeuvre majeure du philosophe Vladimir Jankélévitch, La mort. L’écrit traitera en première partie de la correspondance, si correspondance il y a, entre la vie comme épistémè de la mort, pour ensuite se concentrer sur ce que Jankélévitch appel la symétrie spatiale et non temporelle entre la vie et la mort.
La vie, épistémè de la mort? « Philosopher est apprendre à mourir », écrit Platon dans le Phèdre. Et Spinoza de répondre que la « sagesse est une méditation non de la mort, mais de la vie »[2]. La mort, le mourir, la fin, la finitude consubstantielle à l’être, demeure un mystère et une incompréhension dans la mesure où elle ne semble guère faire de sens a priori et qu’elle ne peut s’expérimenter. La mort est un phénomène indubitable qui est l’apanage de l’humanité et s’inscrit dans tout ce qui fait le tragique humain. Celle-ci ne s’appréhende que médiatement, par les autres qui m’entourent, à la deuxième personne pour