« Penser le mal, c'est penser mal », affirme alain (spinoza, 1946).
1. Le bien et le mal ne sont pas des grandeurs parfaitement opposées l'une à l'autre ; le bien souvent accouche du mal et la capacité de voir le mal en face est ce qui nous ouvre la capacité d'un bien relatif. (...) Le mal est radical, justement parce qu'il est banalisé au point de ne plus apparaître; la ruse du diable, c'est de proclamer qu'il n'existe pas. André Glucksmann, entretien avec Guy Rossi-Landi (L'Express, 1997).
2. Un bien présent peut être dans l'avenir la source d'un grand mal ; un mal, la source d'un grand bien.
Denis Diderot, Eloge de Richardson (1762).
3. La littérature est l’essentiel, ou n’est rien. Le Mal – une forme aiguë du Mal – dont elle est l’expression, a pour nous, je le crois, la valeur souveraine. Mais cette conception ne commande pas l’absence de morale, elle exige une « hypermorale ».
Georges Bataille, La littérature et le mal (1957).
4. La question du bien et du mal demeure un chaos indébrouillable pour ceux qui cherchent de bonne foi ; c'est un jeu d'esprit pour ceux qui disputent : ils sont des forçats qui jouent avec leurs chaînes.
Voltaire, Dictionnaire philosophique (1767).
5. C'est dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal.
Hannah Arendt, Le système totalitaire (1951).
6. Au plan de la pensée, le problème du mal mérite d'être appelé un défi. Un défi, c'est tour à tour un échec pour des synthèses toujours prématurées, et une provocation à penserr plus et autrement. De la vieille théorie de la rétribution à Hegel et Barth, le travail de pensée n'a cessé de s'enrichir, sous l'aiguillon de la question "pourquoi?" contenue dans la lamentation des victimes ; et pourtant, nous avons vu échouer les onto-théologies de toutes les époques ; mais cet échec n'a jamais invité à une capitulation pure et simple, mais à un raffinement de la logique spéculative.
Paul Ricœur, Le mal, un défi à la philosophie et à la théologie (1986).
7. Comment la philosophie pourrait-elle prétendre continuer à