Pensez-vous que l’apologue soit la forme d’argumentation la plus efficace pour faire adhérer autrui a nos thèses ?
Nous étudierons pourquoi les apologues sont souvent utilisés dans un but didactique, puis nous verrons quelles pourraient être les autres moyens de faire une critique ou pour exprimer sa thèse.
Depuis le début de l’histoire de l’écriture, les fables et les contes ont été utilisés pour donner un avis, même si celui-ci était quelque peu masqué par le récit en lui-même. Aussi tôt qu’Ésope, dans toutes ses Fables, qui seront plus tard, reprises par La Fontaine, l’auteur se sert de l’histoire légère pour y faire passer un message, une critique d’un certain aspect de la société. Même plus récemment, Voltaire écrivit L’Ingénu en 1767 et y critiqua, entre autres, l’influence de la doctrine jésuite sur le pouvoir politique et sur le règne de Louis XIV. En effet, dissimulé dans un conte ou une fable, une morale a souvent plus d’impacte que dite proprement, car le lecteur doit réfléchir et la comprendre par elle-même, se forgeant presque sa propre opinion sur le sujet. S’il écoutait simplement un discours engagé, par exemple, il pourrait s’opposer fortement a ce qu’avance le parleur, alors que, au contraire, lors de la lecture d’une fable, toute la signification de la morale l’atteint progressivement et le lecteur aura presque l’impression d’avoir rejoint l’avis de l’auteur par choix, alors que, finalement, il aura été fortement influencé par les propos sous-entendus de l’écrivain. La réflexion se fait presque sans que le lecteur s’en rende compte, sans qu’il puisse s’y opposer puisqu’il ne sait pas que la fable cherche à lui faire passer un message.
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