Performances, representations et attitudes
a) Introduction à la problématique.
Au moment où l’éducation devient gratuite à Maurice en 1977, des portes s’ouvrent à différents élèves de classes sociales diverses leur offrant ainsi la possibilité d’entreprendre des études au niveau du secondaire. Les parents n’ont plus à payer l’écolage et les écoles accueillent une multitude d’étudiants.
Pourtant, bien que l’éducation soit devenue gratuite, nous pouvons encore nous demander s’il s’agit bien d’une éducation de qualité. Pouvons-nous véritablement parler d’égalité des chances ? L’accès au savoir est-il vraiment sans frais? Par ailleurs, qu’en est-il de ceux qui arrivent à franchir la ‘barrière’ du CPE ? Peuvent-ils tous être considérés comme étant ‘performants’ ? Ont-ils acquis les compétences nécessaires à une adaptation adéquate à la scolarité au cycle secondaire ? Et l’importance du capital culturel si nous parlons de la compétence linguistique des apprenants ?
Pour ce qui est du français, selon le rapport du Mauritius Examinations Syndicate, la moyenne générale pour cette matière au niveau du CPE en 2010 est de 56 %. Nous constatons que la situation est de plus en plus alarmante malgré le fait qu’il soit souligné dans le document que « la performance en français en 2010 est satisfaisante […] ». En tant que pédagogue et enseignante de français, nous réalisons que ce constat est préoccupant et que ces résultats ne peuvent être considérés comme étant ‘satisfaisants’.
En nous appuyant sur ces mêmes statistiques, nous ne pouvons dénier que les performances des jeunes Mauriciens sont en baisse en français. Est-ce parce qu’ils sont de plus en plus distraits et insouciants ? Est-ce à cause de l’inadaptation de notre système éducatif ? En tout cas, il est souligné dans le rapport que les élèves ne « se relisent pas et ne vérifient pas leurs réponses, ce qui leur fait perdre des points inutilement. » Si nous en croyons ce même rapport et les plaintes des enseignants de français de plusieurs