Perspective analytique de ruy blas, victor hugo
Le Romantisme, tel qu’il est défendu notamment depuis Hernani, repose beaucoup sur le mélange des genres, la confrontation entre le trivial et le sublime, les contradictions internes à l’écriture et aux personnages.
Ainsi, si nous retrouvons bien des thèmes traditionnels (amour et admiration, honneur, vengeance, vieillard amoureux, picaros…), Victor Hugo a privilégié la marque du romantisme. L’amour est entravé par une société étouffante, un monde aux règles sociables intangibles et sans pitié.
Dans cette perspective, chaque personnage existe pour ce qu’il représente, non pour ce qu’il est vraiment en tant que tel : Ruy Blas est peuple et génie, Salluste richesse et perversion, César héros picaresque et comique…
Tout fonctionne donc sur le mélange des genres et les contrastes : comédie et tragédie se côtoient en permanence et permettent au drame de surgir. Salluste l’incarnerait, tandis que César serait la comédie est Ruy Blas le personnage tragique. Mais c’est leur confrontation qui donne son identité à l’œuvre, et non ses protagonistes considérés séparément.
L’Histoire
Dans les décors, dans la description des tenues, des titres et des fonctions de chacun, Victor Hugo a pris grand soin, comme dans Hernani, d’insérer la grande Histoire dans l’histoire de la pièce, comme pour mieux assurer sa vraisemblance.
C’est ce que l’on appelle la recherche de la « couleur locale », afin de nous représenter au mieux la cour du Roi d’Espagne.
Pour cela, Hugo a recours à des éléments proches de l’opéra ou des fresques historiques et artistiques : des scènes de cour inspirées de tableaux, de riches décors…
L’amour et fatalité
Il est présent à tous les niveaux de la pièce, sous des déclinaisons très différentes :
Don Salluste et ses « amourettes »
le caractère comique de César et de ses amours parfois un peu tristes
la préciosité de Guritan, qui est d’un autre âge
le véritable et pur amour de Ruy Blas envers la