Petite histoire de rien
Tout est gris, humide. Je m'engage dans la première rue à gauche. Une porte rouge au fond, chez moi. Enfin le sec, enfin le chaud. Je range ma veste et mes chaussures puis m'écroule dans mon pouf. Le chat miaule et me rejoint En face, la fenêtre donne sur des toits vides, noirs...
Au moins les vitres seront lavées par toute cette eau. Le chat ronronne sur mes genoux, il n'est pas sorti lui. Son poil doux glisse sous ma main. Je m'enfonce doucement dans le pouf, tas de mousse moëlleux et vert.
« Un brin de couleur dans ton chez toi si sombre. » avait dit ma mère en me l'offrant. Il est presque lumineux face a mon maigre mobilier.
Dehors, les freins des voitures crissent sous la pluie. Ça leurs fait peur autant d'eau.
Le chat ronronne de plus belle, heureux d'être au sec. Roi ignoré du monde, il se prend presque pour un homme. Mon homme … Une porte claque et une odeur de chocolat humide se glisse dans la pièce. Le voisin est rentré. Ses pas résonnent dans le planchet. Ils grincent. Le chat dresse les oreilles. Il saute à terre dans un demi-miaulement en ce dirigent vers la cuisine et sa gamelle vide. Se tournant alors vers moi, il me lance un regard digne du plus grand tyran. « Esclave, nourrit moi. » voilà ce qu'il doit penser. Je m'exécute en bonne esclave aimante. Ce chat est tellement doux... Moi aussi j'ai faim, mais le frigo me repousse. Assez de gris pour aujourd'hui. Mon pouf est trop loin à présent. Mais mon lit, ou plutot amoncellement de matelats et de couettes a même le sol, m'appelle et me tend presque mon roman commencé hier. Je me laisse convaincre et m'écroule dans ce tas de coussins, seul lieu dépourvut de poussière chez moi. J'aime mon lit. Je cherche ma page dans un monde imaginaire en boite quand le chat, repus, s'allonge sur mon ventre pour faire sa toilette.
Un éclair claque et le flash ne tarde pas. Le chat grogne, il n'aime pas le tonerre.
Quelqu'un frappe à la porte. C'est toujours un moment un peu