Petite histoire
Je m’avance tout doucement, palpitant le terrain…De prime à bord, c’est le vide qui hante mon esprit, qui me paralyse momentanément, je suis alors comme subjuguée par cette beauté parfaite qui s’offre à mes yeux, excitant tous mes sens. Par une belle nuit estivale, toute brillante de mille feux, tous témoins de ce moment si fatidique… Suis-je capable de renoncer à ce paysage, ce vent tiède qui souffle sur mon visage comme il a soufflé dans ma vie autrefois si passive ? Mais à quel prix ?
Serais je capable d’oublier cette eau si chaleureuse qui m’interpelle au son des vagues, j’entends, d’ores et déjà, les voix des centaines de milliers de naufragés qui, égoïstement veulent que je vienne leur tenir une petite compagnie anodine.
Déjà, d’une jambe tremblante, je m’approche d’un pas vers mes modestes funérailles, un pas vers ma liberté finale. Quelques secondes plus tard, j’ose mettre l’autre pieds dans cette eau soudainement devenue déchaînée, un monstre emprisonné durant des siècles…l’expression de la colère divine ? Mais pas seulement !!
L’adrénaline monte, tant de questions, tant de bafouillages. Ma mémoire ne cesse de me ressasser tous les bons moments de ma vie, quelques illusions de bonheur, qui me laissent pourtant tellement perplexe devant cette décision si difficile à concrétiser ; je me rappelle du jour où on m’a enlevé mes chaussures en pleine cour de récré, le jour des représentations où j’avais pour rôle celui de l’épouse du garçon le plus mignon de la classe. Biensûr, je n’oublierai pas non plus, les fabuleuses heures passées à le regarder réfléchir, méditant sur un exercice de maths, faire ses petites grimaces à la fois si