Petite phylosophie du design
Né à Prague en 1920, l’auteur émigre de son pays natal en 1940 et s’établit à Sao Paolo, où il enseigne notamment la philosophie des sciences puis devient, en 1963, professeur de philosophie de la communication et des médias (à ce sujet, je vous conseille également le livre de Dominique Wolton). Il a passé la fin de sa vie entre la France et l’Allemagne (le texte de l’essai a été traduit de l’allemand) et décède dans un accident de voiture alors qu’il se rendait à une conférence à Prague en 1991. Ses textes sont courts et très simples à lire, comme ce livre qui comprend seulement 85 pages de texte. Mais quel régal.
Après un bref rappel étymologique des origines du mot design (signum, le signe), l’auteur entame sa réflexion en affirmant que le mot design a “investi la brèche et a jeté un pont” entre le domaine de la science et celui de l’art, deux domaines qui ont été radicalement opposés par la bourgeoisie moderne. A la fin de son essai, Flusser affirme aussi que cette distinction avait autrefois un sens, mais que ce n’est plus le cas aujourd’hui : les formes sont aujourd’hui des “modèles”, et non plus des “découvertes” (formes vraies) ou des “fictions” (formes fausses) comme à l’époque de la révolution industrielle. Nous vivons dans une économie de la connaissance, et les formes -ou l’apparence de la matière- ont un contenu informationnel qui guide l’utilisation.
Comme l’a aussi abordé Christian Guellerin lors d’un cours donné à l’ESSCA