Peut-on abolir le travail ?
Le travail apparaît comme une contrainte imposée : « Le propre du travail, c'est d'être forcé » disait Alain. Pour Marx, « Le domaine de la liberté commence là où cesse le travail », le travail s'opposerait donc à la liberté, d'où une incompatibilité entre travail et liberté. Le travail est considéré comme nécessaire car contraint et donc il est distant de tout plaisir, il peut même être dégradant, avilissant, asservissant. En outre, la place qu'il occupe est centrale dans notre société moderne et son rôle se renforce constamment. De plus, la notion de travail se réfère à la méritocratie « petit bourgeois » qui est emprunt de l'idéologie judéo-chrétienne comme quoi en travaillant bien on aura une vie meilleure. Comment attacher autant d'importance à une activité connotée négativement et qui pour cause semble aller à l'encontre des inclinaisons naturelles de tout homme ? Pourquoi dans ce cas ne pas envisager l'abolition du travail ? D'un côté il semble que l'abolition du travail soit une nécessité pour assurer l'intégrité de la nature humaine mais que pourtant il semble peu souhaitable d'abolir cette activité fondamentale de notre société moderne.
Le travail va à l'encontre de la nature humaine. L'abolir est donc une nécessité pour assurer l'intégrité.
En effet, le travail est une dépense d'énergie. Le travail est une activité qui demande un effort pénible qui s'oppose au repos et au loisir. Cette dépense d'énergie est source de fatigue voir même de souffrance. L'intégrité de la nature humaine réclame l'abolition de cette forme de travail, ce travail qui apparaît comme une poesis, un travail avilissant et asservissant. Contrairement à la praxis qui désigne les activités qui sont réalisées pour elle même, des activités formatrices qui permettent de se réaliser en tant qu'être humain, le travail assimilé à une poesis est une activité qui nie la nature propre de l'homme, ce travail n'est pas porteur de valeur. Par exemple, le travail