Peut-on considerer que le conflit est l'essence du theatre?
Qui pourait oublier la querelle entre Madame Pernelle et ses familiers dans la scène d’exposition de Tartuffe, de Molière? La scène, non seulement commençe en medias res, mais affronte deux camps en nous présentant dès sa première replique (“Allons, Flipote, allons que d’eux je me délivre.”) une piéce de théâtre conflictuelle. Celle-ci fut un grand succès dès son autorisation officielle en 1669, evidamment puisqu’il est de nature humaine aimer le conflit. D’ailleurs “Le théâtre est un art du conflit, du polémique”, affirmait André Steiger, comédien, metteur en scène et adaptateur. En effet, le théâtre a souvent l’intention de causer des émotions au public. Le conflit pourrait alors être dit “essentiel” au theâtre. Pourtant, l'intrigue peut être mêler à d'autres éléments qui prennent tant d’importance quant le conflit.
On se demande alors si le conflit peut être considérer l’essence du théâtre. Dans un premier temps, on vera que, effectivement, il porte un poids énorme et dans un deuxième temps, on prouvera que celui-ci n’est pas tout et que d’autre éléments sont aussi essentiels.
Il est bien vrai que le théâtre est lieu de conflit et on peut en distinguer plusieurs types qui varient selon les époques, les auteurs et le genre de l’oeuvre. Au théâtre grec, le héros est souvent déchiré entre sa volonté et le destin que lui imposent les dieux comme dans Le Cid de Corneille où Rodrigue est partagé entre son amour, Chimène et l’honneur de son père, Don Diègue. Cela serait un conflit intérieur, mais il existe aussi des conflits entre deux ou plusieurs personnages comme dans L’avare de Molière où Harpagon accuse ses enfants de faire courir le bruit qu’il possède un trésor caché et de dépenser inutilement. Le conflit peut causer un effet comique ou tragique. Ainsi, la construction même de l'œuvre doit, à travers le dialogue ou les gestes des personnages (permit par les didascalies) mettre en évidence les