Peut on considérer les Mémoire de Guerre de De Gaulle comme étant l’œuvre d’un historien ?

Charles De Gaulles publie en 1959 son troisième tome « Le Salut : 1944-1946 ». Ce tome fait partie d’une trilogie qui comprend « L’appel : 1940-1942 » et « L’unité : 1942-1944 ». Ses œuvres sont en parallèles car elles concernent les trois étapes de la guerre. Elles couvrent le même nombre d’années, d’archives et de chapitres. C’est un projet très ambitieux que l’auteur a voulut faire naître. Le dernier tome couvre la période du retour en France de l’auteur en Août 1944 jusqu'à sa démission en Janvier 1946. Une question se pose alors à nous. Peut-on considérer Les mémoires de guerre de Charles de Gaulle comme étant l’œuvre d’un historien ? Dans un premier temps, nous étudierons les différentes facettes de l’auteur dans son œuvre puis dans un deuxième temps, nous étudierons la structure de l’œuvre.

Dans un premier temps, De Gaulle dans son œuvre grâce au pronom « Je » se place autant le narrateur de son histoire, qu’auteur de son livre et personnage principal de son vécu. Il est au centre de son œuvre. Qui plus est, avec le pronom « je », il est témoin de son temps, de son histoire. Il nous témoigne de ses impressions, de ses ressentis mais aussi des évènements du moment. Comme par exemple au chapitre I « La Libération » : « Je me sentais réinvesti par les Français libérés de la même responsabilité insigne et sans précèdent que j’avais assumée tout au long de leur servitude. » De plus, en mettant le pronom « je » au centre, De Gaulle nous apparaît effacée car il met sa vie personnelle au profit de sa nation, la France. Il y a très peu d’éléments de sa vie privée, de son intimité. Il utilise aussi le pronom « il » qui lui permet une distanciation, c'est-à-dire que son autobiographie à une portée historique du fait d’une objectivité qui renforce son héroïsme comme par exemple dans le chapitre IV « La victoire » : « On doit, Général de Gaulle, vous tirez très bas le