Peut on désirer sans souffrir ?
Tout être vivant a des besoins. Les besoins sont vitaux (exemple : manger), biologiques, indispensables et finis. Cependant, parce qu'il est doté de conscience, l'homme n'est pas qu'un être de besoins, c'est aussi un être de désirs. Il est donc nécessaire de distinguer le besoin du désir. Le désir est un élan qui nous pousse vers quelque chose que l’on n’a pas. Les formes du désir sont variées et peuvent être le physique, l’amour, le rêve, l’imaginaire, le matériel, la curiosité, le souhait … Le désir est donc infini et multiforme, selon Platon, « le désir est une bête multiforme et polycéphale ». Le désir se distingue du besoin par sa non-satisfaction qui n'entraîne pas la mort. Pourtant, le désir possède un point commun avec le besoin puisqu'ils engendrent tous deux un manque. Or tout manque se traduit par une souffrance, qui nous pousse à le combler. De ce fait, la souffrance semble être le symptôme du désir lui-même. Ces deux notions semblent donc liées et indissociables. Cependant, placer exclusivement le désir sous le signe du manque, et donc de la douleur, c'est oublier qu'il est aussi promesse d'une satisfaction. De ce fait, on peut effectivement se poser la question « peut-on désirer sans souffrir ? » qui entraîne donc à se poser plusieurs problèmes. Tous les désirs engendrent-ils nécessairement de la souffrance ? Faut-il, par conséquent, en faire un tri ? Le désir n’est-il pas, finalement, un porteur de joie ? Et, de ce fait, une vie sans désir n’est-elle pas une vie dépourvue de bonheur ? Nous allons donc voir, dans un premier temps, si tous nos désirs engendrent obligatoirement une forme de souffrance et s’il fait donc en faire un tri. Puis, dans un second temps, nous nous interrogerons sur le fait que le désir soit, malgré sa souffrance, un porteur de joie0
Dans cette première partie, nous allons donc tenter de déterminer si tous les désirs sont à l’origine d’une forme de souffrance et s’il faut donc en faire un