Peut on en finir avec les préjugés?
Dans le discours de la méthode, Descartes nous dit " je pense donc je suis", il montre ainsi que le sujet est le principe sur lequel repose l'ensemble de la pensée rationnelle. Au contraire quand un sujet ne pense pas il répète des opinions, des avis, des préjugés. La pensée suppose donc l'activité libre d'un sujet, mais en affirmant que le sujet est principe, que cette pensée suppose nécessairement un sujet, on risque peut être d'oublier qu'il peut y avoir une activité de l'esprit qui dépasse le sujet. En effet, il y a des pensées qui échappent au sujet, selon Marx, ces pensées sont la manifestations de rapports sociaux qui échappent à la conscience des individus. Dès lors, si toute pensée ne suppose pas un sujet, l'idée selon laquelle la pensée serait libre ne devrait - elle pas être remise en question?
Ces préjugés ou opinions éloignent donc l'homme de la vérité et de la raison en plus de l'emprisonner dans une démarche sans réflexion intérieur. Cependant, est-il possible de penser sans préjugés et ainsi de se libérer des influences extérieures? Le préjugé est une opinion toute faite, un avis qui manque de fondement. Ainsi, on critique celui qui n'a que des préjugés, qui juge sans savoir. Tel est le premier sens du mot pré-juger qui signifie "juger avant". Le préjugé relève donc d'un jugement pris dans un état d'ignorance, on pourrait donc penser que la connaissance de la vérité et la conscience en ces préjugés devraient les éviter. Mais, ne devrions-nous pas nous interroger sur ce qui fait la solidité du préjugé. Chaque homme ne se rend pas compte que sa conscience n'est qu'illusion et sans cette prise de conscience la remise en cause des préjugés devient, dès lors, impossible.
La philosophie étant basée sur la lutte des préjugés, la culture de l'esprit critique, le désir de la sagesse et de la vérité, la non résolution de notre problème ne risque t-il pas de remettre en cause le principe même de philosophie