Peut on forcer quelqu'un à être libre
Peut-on forcer quelqu’un à être libre?
3 juil 2008 par Simone MANON
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Introduction détaillée :
Dans l’allégorie de la caverne Platon introduit le mouvement de libération du prisonnier par une formule étonnante : « Qu’on détache un de ces prisonniers, qu’on le force à se dresser… » Et Rousseau justifie dans Du contrat social l’usage de la force publique pour obtenir l’obéissance du citoyen à la loi républicaine par cette célèbre affirmation : « ce qui ne signifie autre chose sinon qu’on le forcera d’être libre » (Livre 1 ch.7)
Il y a là un paradoxe, car il nous semble que les deux expressions s’excluent. Soit on est libre et l’on n’est pas forcé à quoi que ce soit, soit on est forcé à faire quelque chose et l’on n’est pas libre. D’où la question soumise à notre réflexion. Est-il possible de soutenir le paradoxe ? Tel est le premier enjeu de la question. Le « peut-on » nous demande d’ interroger la possibilité logique, le problème se formulant dans les termes suivants : N’est-il pas contradictoire, absurde de prétendre une chose pareille ? Ne faut-il pas en toute rigueur pointer l’antinomie entre les notions de forcer et celle de liberté ?
(Ces questions annoncent la thèse : forcer à être libre est une contradiction dans les termes. Le développement de la thèse conduit nécessairement à définir la liberté négativement comme absence de contraintes et positivement comme libre arbitre (Descartes) libre nécessité (Spinoza) autonomie (Rousseau et Kant).
Pour autant qu’il soit absurde de contraindre quelqu’un à être libre ne signifie pas qu’il soit impossible de concilier l’idée de liberté et celle de contrainte. Le pédagogue renonçant, dans certains cas, à faire usage de la contrainte abandonne l’enfant à ses démons et compromet ses possibilités de conquérir l’autonomie rationnelle. De même un pouvoir politique refusant