Peut-on se connaître soi-même ?
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Le sujet proposé aujourd'hui est le suivant : « Peut-on se connaître soi-même ? ». On a tous déjà pensé se connaître soi-même parfaitement au moins une fois dans sa vie, et on a donc tous déjà pensé se connaître mieux que n'importe qui. On a également pensé que savoir ce que l’on est et qui l’on est, est un privilège indéniable que l'on a sur nous-même. Étant ce que je suis, me connaître est la chose la plus simple. En effet, je suis à moi-même l’objet le plus proche et le plus clair : je suis à la fois, dans une intime proximité, celui que j’ai à connaître et celui qui a à connaître, donc je peux tout savoir de moi, immédiatement, par introspection. Pourtant, le sujet proposé laisse paraître qu'une autre thèse est possible. Il n'est donc pas si évident que l'on puisse se connaître, et il n’est donc pas si facile de savoir ce que l’on pense savoir. Il est donc possible de savoir quelque chose de soi, bien que la question n’empêche pas que l’on réponde que l’on ne peut rien savoir du tout. Le « moi » comme identité personnelle est suspecté de n’être pas transparent à lui-même, car une réponse telle que « on peut tout savoir » serait bien trop vague et bien trop facile. C’est donc l’idée de connaissance de soi qui est mise en cause.
« Connaître » dans les sciences, c’est en général connaître un objet extérieur : il faut donc distinguer le sujet connaissant et l’objet à connaître. On peut néanmoins remarquer que plus la distance qui sépare le sujet de l’objet à connaître est floue, plus il est difficile de former une telle connaissance. Quand je prétend me connaître moi-même, je suis donc ambiguë car la connaissance de soi n’a pas d’objet déterminable. D’autre part, l’objet « soi-même » n’a en rien la structure d’un objet scientifique : il n’est ni stable, ni observable en dehors de l’introspection qui le modifie entièrement, il est plus constitué par une histoire, une mémoire etc. On peut donc légitimement douter qu’un savoir de soi-même soit possible ou au moins