Peut on se passer des actionnaires ?
Il semble important voire essentiel, avant d’entamer tout propos, de donner une définition du mot actionnaire et d’esquisser les contours de son champ d’action.
Dans une entreprise par actions, les détenteurs d’une part de société (une action) disposent d’un droit pécuniaire et d’un droit de vote, en contrepartie d’un investissement initial, représenté par l’acquisition d’une action (ou le fameux « détachement du coupon » pour les puristes). Il est évident que l’actionnariat est synonyme de contrôle, de part le pouvoir décisionnaire qu’il confère. Il existe néanmoins, plusieurs types d’actions et plusieurs sortes d’actionnaires. En effet, le certificat d’investissement, par exemple, est une action dépourvue du droit de vote. Elle permet à l’entreprise de développer ses fonds propres, tout en préservant son pouvoir de contrôle, par les dirigeants déjà en place, en réponse aux menaces d’ingérence que représente l’actionnariat appelé « externe » par Vernimmen.
D’un point de vue macroéconomique, l’importance des actionnaires s’émaille ou s’effile en fonction de la raison sociale que les entreprises endossent. C’est selon une vision de l’esprit commune et, il est vrai, pas très sagace que l’on associe la notion d’actionnariat (les gros et les petits porteurs) aux grandes entreprises. Toutefois, il n’est pas anodin de voire des entreprises dites « familiales » constituées essentiellement par des actionnaires, « internes » à l’entreprise (Vernimmen), ne détenant que des actions de leur propre société. Ce modèle patriarcal, très rependu en France, n’est valable que pour des entreprises ne nécessitant que de faibles capitaux propres. En effet, une société comme Orange, ne peut pas être le fruit d’une « venture » familiale, aussi riche cette famille soit elle, car les investissements en fonctionnement et en infrastructures sont trop élevés.
On le voit, l’actionnaire n’est plus réduit à un rôle d’apporteur de