Soutenir que chacun possède sa propre vérité est initialement contradictoire. En effet, si l’on affirme par le terme « soutenir » que notre proposition est vraie, elle est par conséquentuniversellement vraie. Cependant, les termes « chacun sa vérité » supposent qu’il n’y a pas de vérité universelle. Il y a donc là, dès le départ un paradoxe. « A chacun sa vérité » suppose également que de parnos perceptions, nos sens, nous avons la possibilité d’émettre un avis, une vérité propre à chacun. Ainsi se pose le problème de la relativité de la vérité. Par conséquent une vérité peut-elleréellement être universelle puisqu’elle dépend fondamentalement de nos perceptions, ou bien est-elle simplement subjective à chacun, du fait même qu’elle dépend de nos facultés ? On peut donc poser le problèmede la vérité théorique qui émane de facultés intellectuelles, et le problème de la vérité pratique, laquelle dépend de nos facultés sensorielles et de nos affects environnementaux. Peut-on soutenir : « A chacun sa vérité ? »
Attention à la formulation précise du sujet. Ne confondez pas : soutenir à chacun sa vérité » (ou ses vérités :être d'une franchise un peu brutale) et : dire « à chacun sa vérité »... Les guillemets signalent clairement qu'il est ici question de la locution proverbiale, qu'on cite souvent pour clore un débat.
Ceque vous savez

q L'expression « à chacun sa vérité » est ordinairement utilisée dans un contexte précis, lorsqu'il s'agit de mettre fin à une discussion. Elle implique un désaccord, mais invite àle considérer comme normal, en le mettant sur le compte de la nécessaire diversité des points de vue. Elle se présente donc comme une maxime de tolérance.