Peut-on tout pardonner?
« Pardonner c’est une action plus noble et plus rare que celle de se venger. » Cette citation de William SHAKESPEARE met en avant l’action de pardonner, c’est-à-dire accorder le pardon d’une faute commise, ne garder aucun ressentiment d’une injure reçue. Le pardon vient du latin dono, « tenir quitte de » et du préfixe « per » qui renforce l'action. Le pardon met un terme à un confit, il permet d’absoudre une somme de souffrance. D’autre part, le pardon est une valeur fondamentale des religions monothéistes. « Père, je remets ma vie entre tes mains, pardonne leurs, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Les dernières paroles du Christ avant sa crucifixion caractérisent le pardon comme rémission d’une faute. Ainsi, au sens biblique du terme, le pardon de Dieu annule ou écarte le châtiment requis par le péché. Par ailleurs, l’intitulé du sujet repose sur l’adverbe « tout », l’Homme est-il en mesure de pardonner la totalité des offenses commises sans exception ? N’existe-t-il pas des actes impardonnables ? La question porte donc sur l’amplitude de pardon. En outre, la question suppose que le pardon nous est un acte connu. Elle porte non seulement sur la capacité que nous avons à pardonner autrui mais aussi la légitimité de pardonner celui qui a commis l’offense. Pouvoir, en effet, signifie en avoir la possibilité mais aussi avoir le droit d’accorder pardon à autrui. Ainsi nous pouvons nous demander à quelles conditions doit répondre le pardon. Nous tenterons de répondre successivement à ces trois questions : Tous les hommes sont-ils aptes à pardonner ? Le pardon est-il entièrement désintéressé ? Le pardon dépasse-t-il le devoir de justice ? Après avoir vu que le pardon est possible par tous, nous verrons les limites de son amplitude. Enfin, nous comprendrons que le vrai pardon est légitime.
Dans un premier temps, l’Homme peut tout pardonner car cela découle de la nature et du fondement du pardon.
Le pardon rétablit le lien qu’a brisé