Peut-on vaincre la mort

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Peut-on vaincre la mort ? « Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder en face » : cette maxime de La Rochefoucauld nous invite à considérer la mort comme un évènement que l’homme ne peut envisager sans un sentiment d’incompréhension qui confine à celui de l’absurde. En ce sens, nous pouvons nous demander s’il est possible de vaincre la mort, c'est-à-dire de l’emporter sur elle en annulant les effets de celle-ci sur les êtres vivants. Ces effets peuvent être de deux sortes : d’une part, les effets qui affectent l’organisation physique de l’être vivant ; de l’autre, ses représentations morales. En effet, la mort inspire effroi, crainte et inquiétude chez l’être qui peut s’en former une idée (l’homme) alors que tous les autres cherchent instinctivement à se conserver, se perpétuer dans l’être (c’est ce que Spinoza nomme le « conatus », soit la volonté de préservation et de perpétuation de la vie chez tous les êtres organisés).
La mort peut être définie de deux manières : comme l’évènement qui met un terme à l’existence d’un être vivant, et l’état qui s’en suit pour lui. Mais également comme l’ensemble des forces qui conspirent à l’anéantissement de la vie chez l’individu : ainsi entendue, la mort est moins l’évènement qui achève la vie, que l’effort du temps, de la dégradation, de la maladie et des circonstances extérieures contre lesquels la vie doit lutter pour se perpétuer.
Vaincre quelque chose signifie remporter une victoire sur elle, soit en la surpassant dans la même activité (comme l’on vainc quelqu’un à la course à pied) soit en l’empêchant de produire les effets qu’elle désire (comme l’on vainc un assaillant qui voudrait prendre d’assaut la forteresse que nous défendons). Notons une nuance sémantique entre le terme vaincre et le terme voisin « triompher » : alors que « triompher » signifie remporter une victoire sans appel et définitive, « vaincre » revient plutôt à remporter une victoire passagère, qui peut notamment émailler une lutte qu’elle ne

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