Peut-on être esclave de soi-même ?
Un esclave est une personne placée sous la dépendance absolue d’un maître. Cette dépendance implique l’abdication de son libre arbitre au profit d’autrui, c'est-à-dire, le renoncement à sa faculté de se déterminer librement et d’agir sous la conduite de sa seule volonté.
A première vue, la question « peut-on être l’esclave de soi-même ? » ne saurait être que surprenante. Il semble en effet qu’elle implique une contradiction dans les termes : si être esclave, c’est être sous la dépendance absolue d’un maître comme nous venons de le préciser, alors on ne saurait être l’esclave que d’autrui, d’un autre que soi-même.
Pourtant, des exemples littéraires ou empruntés à la réalité peuvent nous fournir des exemples d’hommes esclaves d’eux-mêmes, c'est-à-dire, choisissant de s’asservir eux-mêmes à la toute-puissance prétendue de leurs passions ou de leur volonté.
L’homme est le seul à pouvoir se choisir. Il ne se sent donc pas esclave de soi. Pourtant, tout n’exclut pas l’esclavage de soi par soi. Un Moi qui se dirait esclave de lui-même, convoquerait un autre Moi pour expliquer certains actes. Cela ruine l’idée de liberté, car elle dit que l’homme n’est pas divisible. L’homme esclave devrait nier l’unité de sa conscience qui fait de lui une identité responsable et devrait accepter la possibilité de faire le mal en invoquant un autre Moi. Admettre l’idée d’un esclavage de soi, ce serait se nier comme être de raison, donc comme maître absolu de soi.
L’inconscient exerce sur nous une force non négligeable ce qui nous rend esclave de ce dernier au quotidien. Or, ce qui caractérise l’homme en tant qu’être civilisé et libre, c’est que chez lui la raison prédomine. Comme la raison est souveraine sur les désirs et les pulsions, on peut ainsi refuser d’être "esclave" .De plus, un esclave est défini comme quelqu’un n’agissant pas par sa propre volonté. Or Descartes nous dit nous dit "la volonté est tellement libre de sa nature qu’elle ne