phedre
Introduction :
Phèdre est une tragédie en cinq actes (comportant respectivement 5, 6, 6, 6 et 7 scènes) et en vers (1 654 alexandrins) de Jean Racine représentée le 1er janvier 1677 à l Hôtel de Bourgogne. Racine est un dramaturge du XVIIeme siècle.
L’extrait choisi se situe à la scène 7 de l’acte V, c’est le dénouement de la pièce. Ce passage constitue un coup de théâtre au sens où nous assistons à la divulgation du secret de Phèdre à Thésée, aveu qui demeure en suspens depuis le début de la pièce. On peut alors se demander dans quelle mesure l’expression de la surprise est liée au dénouement final de Phèdre ? Dans un premier temps, nous analyserons l’art du coup de théâtre par la divulgation des secrets puis dans un second temps, nous étudierons en quoi le discours est marqué par l’étonnement. PB : Dans quelle mesure l’expression de la surprise est inhérente à la scène finale de Phèdre ?
I – L’Art du coup de théâtre par la divulgation des secrets
A. L’aveu : pièce maîtresse du dénouement tragique
Comme nous l’avons vu dans le résumé de l’article, la pièce de théâtre repose sur les secrets, que les personnages les gardent ou les divulguent. Notre extrait est le dernier acte de Phèdre où celle-ci dévoile son lourd secret, comme l’annonce la réplique au vers 24 « il n’était point coupable » : en effet, amoureuse d’Hippolyte, le fils de Thésée, elle est la responsable de sa mort. Elle a absorbé du poison et le spectateur sait qu’elle doit mourir, mais avant elle doit faire ses aveux. On ressent cette obligation au vers 24 avec la double utilisation de la modalité déontique « il faut rompre […] il faut ». La révélation de son secret ralentit l’action dramatique pour mener à la chute attendue de Phèdre. Dans son aveu, on ressent l’urgence de la Mort, que l’on comprend aux vers 45-46 « j’ai fait couler dans mes brûlantes veines/un poison.. » : puis l’allusion à sa mort prochaine continue avec la métonymie de l’arme