Philo
1. Qu'est-ce qu'un « homme d'expérience » ?
• Le temps n'est pas qu'une puissance d'usure et d'amoindrissement, car je peux toujours tirer quelque chose des jours qui passent : l'expérience est alors cette sédimentation en moi d'un passé me permettant de faire mieux et plus vite ce que j'accomplissais auparavant péniblement. « C'est en forgeant qu'on devient forgeron », disait Aristote : l'expérience me livre un savoir qui n'est pas dans les livres et qui ne s'enseigne pas.
• Mais cette expérience ne se réduit pas à la maîtrise technique d'un savoir-faire : un homme d'expérience, ce n'est pas seulement celui qui connaît son métier, mais aussi l'homme prudent qui s'est peu à peu instruit des affaires humaines.
Exercice n°1
2. Suis-je en position de passivité face à l'expérience ?
• Ce que l'expérience m'apprend, je ne peux pas le transmettre à d'autres : on ne peut apprendre un tour de main simplement en regardant le maître, et il ne suffit pas d'écouter un sage pour devenir sage soi-même. L'expérience m'apprend donc quelque chose, mais elle ne l'apprend qu'à moi seul ; et encore faut-il avoir la volonté d'en retenir l'enseignement.
• Il ne suffit pas de vieillir pour devenir plus habile, plus savant ou plus sage : celui qui est face à l'expérience en position de passivité n'en apprendra rien, parce qu'il n'y a rien à en recevoir passivement. L'expérience n'instruit que ceux qui ont la volonté de s'en instruire.
3. Quel rôle l'expérience sensible joue-t-elle dans la connaissance ?
• L'expérience est toujours singulière, et ne se partage pas. C'est en cela que Kant a pu parler d'expérience sensible en lui donnant le sens de « perception ». La perception en effet est