Philo
Le problème n’est pas de savoir si, en fait, le juste et l’injuste ne sont jamais distinguées et définis que par conventions. Il est surtout de savoir s’ils peuvent et doivent l’être en droit. Cette question est celle qui nous importe car une notion de juste et l’injuste fondée sur des conventions ne peut pas valoir que ce que valent ces conventions elles mêmes.
Le juste et l'injuste ne sont-ils que des conventions humaines ? Ces valeurs suprêmes ne sont-elles que l'émanation d'un accord entre une majorité de personnes à un moment donné de l'histoire des hommes ? Ne s'agit-il pas, au contraire, de valeurs immuables et universelles ? Mais que seraient le juste et l'injuste sans pouvoir pour les faire respecter ? Nous verrons dans un premier temps le juste et l‘injuste conventionnellement, pour envisager dans une seconde partie que le juste et l’injuste dérivent de la considération de la nature humaine : il y a un droit naturel et dans une dernière partie que le juste et l’injuste doivent être posés juridiquement par un législateur puisqu’il dérivent du droit naturel.