philo
Si je peux douter de tout ce qui apparaît dans ma conscience, n’y a-t-il pas en moi une dimension indépendante de tout ce qui se déroule dans le temps et l’espace ?
Nous verrons dans un premier temps qu'une conscience culturelle est nécessaire à la liberté, puis en second lieu nous verrons que notre conscience est déterminée, enfin nous verrons que la liberté authentique consiste en une évolution constante de la conscience.
On peut se demander si être conscient suffit pour être libre. Spinoza imagine une pierre lancée vers le ciel qui prendrait conscience d’elle-même. Elle se sentirait alors attirée vers la terre et comme ce serait sa seule impression consciente, elle croirait faire librement ce qu’elle désire alors qu’en fait son désir resterait l’effet de l’attraction terrestre.
Spinoza montre par son exemple qu’être conscient peut donner l’impression illusoire d’être libre. Cependant quand Descartes nous parle d’une liberté d’indifférence, ne décrit-il pas une expérience intérieure convaincante ? Si je peux douter de tout ce qui apparaît dans ma conscience, même si ce jeu d’apparences continue son action, n’y a-t-il pas en moi une dimension indépendante de tout ce qui se déroule dans le temps et l’espace ? D’ailleurs Spinoza lui-même s’il juge le libre-arbitre illusoire n’est pas totalement fermé à l’idée d’une certaine liberté puisqu’il évoque une forme de libération transcendant le temps et l’espace inhérente à la connaissance de la nécessité. Ainsi paradoxalement si être conscient ne suffit pas pour être libre, il semble que la conscience soit la condition