Philosophie et spiritualité
Pourquoi l’homme peut-il parfois désirer l’inconscience ? Il existe bien des stratégies de fuite dans l’inconscience. On peut chercher à oublier une vie malheureuse dans l’alcool, le jeu, ou toute forme d’étourdissement. Le désir de l’inconscience est la porte de sortie pour qui éprouve son existence dans un malaise profond et ressent un moment une propension à la fuir. Cependant, que fuit-on exactement ? Toutes les motivations qui poussent vers l’inconscience se valent-elles ?. C’est une chose que de prendre une drogue pour se donner une euphorie qui vous fait oublier la conscience du réel, mais c’est est une autre que de s’en aller dormir le soir ; et pourtant ce sont deux formes d’inconscience. Elles ne répondent pas aux mêmes raisons. Ce n'est pas non plus l'acte manqué ou l'inadvertance d'un geste que l'on va regretter. Pourquoi l’homme peut-il donc parfois désirer l’inconscience ? Faut-il voir dans ce désir une faiblesse psychologique, ou un besoin naturel ? En quel sens est-ce une caractéristique humaine ? Cette question implique aussi de vérifier si c’est exactement l’inconscience qui est désirée ou si ce n’est pas autre chose qui est en jeu au travers de l’inconscience.
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I Mais tout d’abord, dans la question posée, que devons-nous entendre par " inconscience "? Il y a plusieurs formes d’inconscience. 1° On peut appeler inconscience naturelle, ce besoin que chaque être humain satisfait dans le sommeil profond et dans le rêve. Le sommeil profond, ou sommeil sans rêve, est un état d’inconscience dans un sens particulier : il est torpeur, mutisme, ignorance du monde extérieur, réclusion en soi-même, mais aussi paix sereine due à l’absence de tout conflit entre le moi et le monde. Nous pourrions déjà repérer ici ce qui peut-être attirant dans cette aspect de inconscience : une délivrance vis à vis des soucis et des peines, des tiraillements de l’état de veille, dans un état de bonheur paisible. C’est déjà