Philosophie grecque
Luc Brisson, l’auteur du chapitre sur Le christianisme face à la philosophie, est un spécialiste de la philosophie antique, et plus précisément de Platon. Il devient directeur de recherche au CNRS en 1986, après avoir occupé les postes d’attaché et de chargé de recherche.
L’articulation entre philosophie grecque et christianisme peut à première vue consister en l’opposition entre deux systèmes religieux, l’un monothéiste, l’autre polythéiste. Cependant cette opposition paraît tempérée dans la réalité. En effet, lors de son expansion le christianisme s’adresse au monde gréco-romain dans son ensemble et les auteurs chrétiens sont sujet à une fascination envers les philosophes. Ils vont donc intégrer partiellement la philosophie païenne dans leur doctrine. On peut ainsi lire ce chapitre à la lumière de plusieurs axes : le rapprochement entre les mouvements chrétiens dissidents et la philosophie du point du vue de l’orthodoxie et l’incitation produite par la tradition syncrétique ; les relations, de rejet et de conciliation, entre la philosophie grecque et le christianisme, et la manière dont le christianisme utilise la philosophie pour justifier ses propres doctrines.
Le christianisme qui naît au Moyen-Orient, et qui vit un développement difficile dans l’empire romain, jusqu’au tournant du IVème siècle, au cours duquel a lieu la grande persécution de Dioclétien et l’officialisation de l’Eglise avec Théodose, connaît à ses débuts des courants de pensée qui seront exclus de l’orthodoxie telle que définie par les Pères de l’Eglise. Ainsi ceux-ci se réclament d’une clarté dans leur doctrine, ce qui les distingue des mouvements dissidents, qui sont rapprochés de la philosophie. Luc Brisson d’arrête sur trois courants, le premier étant