Philosophie - la culture - le travail et la technique
Le travail est-il une punition ou l’essence même de l’homme ?
Le travail comme punition «Tu travailleras à la sueur de ton front», dans cet extrait de la Genèse, le travail prend la forme d’une ultime punition de Dieu faite à l’homme qui ne pourra plus récolter les fruits de la nature sans effort. Cette conception se retrouve au coeur même de l’étymologie du terme «travail» : il provient du latin tripalium, qui désigne un instrument de torture. Si dans l’Antiquité grecque le travail s’oppose à l’activité intellectuelle (il est réservé aux esclaves), il correspond donc, au sein de la civilisation judéo-chrétienne, à une malédiction divine.
Le travail comme marque de l’humanité N’est-ce pas par l’effort même que l’homme peut construire son humanité ? Par le travail, nous nous confrontons à la nécessité du réel et nous construisons une activité intelligente pour dominer en partie la nature (dont nous faisons partie) et la spiritualiser. Kant, dans les Propos de pédagogie (ou Réflexions sur l’éducation, 1803), estime que «la discipline garde l’homme de s’écarter, par la faute de ses impulsions animales, de sa destination, l’humanité» (introduction). Il estime que le travail fait partie de la discipline (IX, 471) ; c’est pourquoi il est, selon lui «de la plus haute importance que les enfants apprennent à travailler. L’homme est le seul animal pour qui le travail soit obligation».
Existe-t-il un travail dans le monde animal ? Peut-on parler d’un travail dans le monde animal ? Si des analogies sont possibles entre l’activité animale et le travail humain, les différences restent essentielles. Le travail humain est la réalisation d’un projet conscient qui passe nécessairement par une représentation préalable et qui se complète par la recherche et la fabrication d’outils complexes. Réservons donc le terme de travail pour l’action humaine et ne l’appliquons pas au monde animal.
Le travail comme médiation et source de liberté
Le travail comme lieu de