Philosophie Pascal "Qu'est ce que le moi"
" Un homme qui se met à la fenêtre pour voir les passants, si je passe par là, puis-je dire qu'il s'est mis là pour me voir ? Non ; car il ne pense pas à moi en particulier. " Pascal commence par examiner les qualités physiques. Le premier exemple est celui de la qualité d'être " passant ". Le passant n'est pas une individualité. Etre passant, c'est être un individu quelconque, qui ne se distingue pas des autres. C'est être " monsieur-tout-le-monde ". L'homme qui me regarde passer ne " me " voit pas. Il ne me regarde pas comme un être " particulier ". Le rôle de ce passage est donc de montrer que le moi ne se situe pas dans la généralité indistincte. Je ne peux me définir comme passant, ni comme homme, car je suis plus que cela : je suis quelqu'un qui se distingue des autres. Ajoutons que je suis encore moins passant que je ne suis homme car être passant est une qualité accidentelle, contingente, attribuée de l'extérieur. Je suis un passant pour celui qui me regarde, mais pas en moi-même. Je ne suis pas " passant " par nature. Celui qui me regarde et me qualifie de " passant " est indifférent à l'égard du moi.
" Mais celui qui aime quelqu'un à cause de sa beauté, l'aime-t-il ? Non; car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu'il ne l'aimera plus. " Nous avons vu que la personne se situe dans l'individualité, la particularité. Or qu'est-ce qui me différencie des autres ? En premier lieu (" premier " parce que cela se voit, de façon évidente), ce qui me distingue d'autrui