Dans ce texte, Kant s’interroge sur la moralité de l’homme. Bien souvent on se demande si les hommes sont bons ou mauvais par nature. Certains évoquent une innocence première pour parler d’une bonté, gentillesse naturelle, d’autres font appel à des comportements violents pour montrer que l’homme est naturellement mauvais. Kant va alors s’attacher à montrer que la question est finalement mal posée. L’homme n’est ni bon ni mauvais par nature et ceci parce que le bon et le mauvais n’ont de sens que lorsque la question morale se pose. Dire qu’une personne est bonne ou qu’une personne est mauvaise est un jugement moral. Or, naturellement, c’est-à-dire avant toute culture, l’homme n’est pas un être moral, il n’est pas un être pour qui la question du bien et du mal se pose. La question qui consiste à se demander ce que l’on doit faire, quel est notre devoir, suppose une faculté à savoir la raison. Or, à l’état de nature la raison de l’homme n’est pas encore développée. C’est pourquoi il n’y aurait aucun sens à demander si un animal est moral ou non.
En mettant en conformité ces actes avec les valeurs du bien et du juste, celui qui agit conformément à la morale est vertueux. A l'inverse celui qui suit les impulsions de sa nature est vicieux. Cependant, on ne peut être vicieux que si on est également capable d'être vertueux. Alors la raison est source de moralité.
Pourtant, nous pouvons remarquer que, même lorsqu’il est doté de raison, l’homme a des penchants et des instincts qui font qu’il ne suit pas toujours sa raison. C’est alors qu’on rencontre une opposition entre les impulsions naturelles c'est à dire l'instinct, et la raison. Le fait d’être dotés de raison ne fait pas des Hommes nécessairement des êtres bons moralement. Etre moral implique donc de lutter contre ses penchants à l’aide de sa raison. Mais les vices ne sont pas naturels en l’homme, c’est l’état de culture qui les fait naître.