Philosophie
Le goût artistique n'est-il qu'une affaire de sensibilité ? A première vue, pour apprécier l'art, ne suffit-il pas d'être doué d'une grande sensibilité ? Or, si la sensibilité est nécessaire pour avoir du goût artistique, ne doit-elle pas cependant être dépassée par un intérêt intellectuel ? Ou plus précisément, la sensibilité corporelle et la réflexion spirituelle ne coexistent-elles pas dans le goût artistique ? Nous allons essayer de montrer que, à première vue, ce qui importe pour apprécier l'art, c'est d'être doué d'une imagination capable de satisfaire symboliquement nos désirs sensibles les plus profonds. Or, cette sensibilité corporelle ne constitue qu'une première étape vers le désir de perfectionnement moral propre à l'esprit, c'est-à-dire cette soif d'absolu que manifeste le goût artistique. Ou plus précisément, la réflexion spirituelle que suscite le goût artistique et qui se manifeste par l'usage d'un langage distingué, coexiste avec une sensibilité corporelle vulgaire qu'elle a pour fonction de dissimuler.
I - À première vue, c e qui importe pour apprécier l'art, c'est d'être doué d'une imagination capable de satisfaire symboliquement nos désirs sensibles les plus profonds.
C311. Freud dit que l’imagination n’est qu’une parmi les diverses procédures de satisfaction symbolique des pulsions refoulées, procédures qui mystifient le moi en lui interdisant toute prise de conscience des mécanismes réels qui gouvernent ces procédures.
C312. Hume est un empiriste et il illustre parfaitement la thèse de Freud selon laquelle le goût artistique est avant tout une affaire de sensibilité en insistant sur la sublimation partagée à la fois par l'artiste et par le public. Sympathie = émotion partagée.
C313. Pour Pascal, le goût artistique est exclusivement une affaire de sensibilité : la fonction de l'activité artistique est de nous faire éprouver du plaisir.
Le problème est qu'il