Philosophie
Problématique : ■
Les deux premières définitions de la culture s’intéressent à l’individu en tant que tel et nécessite l’interrogation relative à ce qui, chez lui, est inné et ce qui est acquis. Y a-t-il une nature humaine à partir de laquelle il serait possible que l’individu se cultive ? Se poser cette question implique par conséquent d’interroger la place de l’homme au sein de la nature. Si l’homme peut se cultiver c’est qu’il n’est pas intégralement naturel. Parler de la possibilité pour l’homme de se cultiver revient donc à s’interroger sur la distinction entre ce qui est naturel et ce qui est culturel dans l’humain. ■
Mais alors, quel sens à l’expression « se cultiver » ? Est-ce l’individu lui-même qui se cultive en s’arrachant à sa nature ou cela est-il un processus qui suppose la présence d’autrui, la présence d’une culture au sens d’ensemble des usages, des représentations et des valeurs traditionnels d’un groupe d’humain ? Prendre en compte cette extension de la signification de la culture exige alors de se demander quel est le rapport entre l’individu et la culture dans laquelle il s’inscrit. D’ailleurs, cette culture ne constitue-t-elle pas un lien privilégié entre les individus ?
Mais voilà, le constat premier qu’il est possible de faire quand on parle de la culture, au sens large, comme ensemble d’usages, de représentations et de valeurs, c’est celui selon lequel il existe plusieurs cultures. Puisque chaque culture véhicule des valeurs, elle va prétendre définir « la » civilisation, c’est-à-dire la norme de la moralité et de l’humanité. Se pose alors le problème de la confrontation de ses valeurs interculturelles et de la possibilité de juger une autre culture. Il s’agit par conséquent de déterminer si une culture peut prétendre être « la » civilisation au détriment des autres. Autrement dit, est-il possible de juger de la valeur d’une culture et prétendre éventuellement que telle ou telle culture puisse être « la » norme de