Faut-il rester soi-même ?

L'homme est le seul animal qui dispose d'une conscience réflexive, c'est à dire qui est capable de se penser lui-même et de se vivre dans la singularité : dire "je suis moi-même", c'est dire "je ne suis pas un autre et j'assume la responsabilité de mon originalité". Mais, en même temps l'homme est aussi un être social qui subit l'influence des autres et on peut se demander si cela ne le conduit pas à changer. Il semble bien qu'on ne puisse être soi que dans la solitude qui nous préserve de l'influence d'autrui. Cependant placés dans une solitude absolue serions-nous vraiment capables d'y rester ? Qu’est ce qu’être soi-même ? C’est une attitude, qui veut dire être naturel, faire ce que l’on veut. Être libre de dire, de faire et de penser comme on l’entend sans aucune honte, ou quelconque retenue. On a en quelque sorte une capacité à faire abstraction du jugement des autres. C’est avoir une identité propre à soi-même, une personnalité, s’assumer tel que l’on est réellement, ne pas dépendre de la société. Que signifie "faut-il"? Il peut signifier "être nécessaire" donc est-il nécessaire de rester soi-même ? Ou être de mon devoir de « est-il de mon devoir de rester moi-même ? » Soit il est donc nécessaire de rester soi-même ou, au contraire, rester soi-même n’est pas essentiel. Nous allons ainsi aborder le sujet en commençant par définir ce qu’est être soi-même. Être soi-même c’est pouvoir se dire « je », par exemple l'enfant quand il en a la possibilité, il s'affirme comme un être singulier et se sépare du milieu dans lequel il évoluait sans s'en distinguer. Ainsi comme l'écrit Kant : « Auparavant il ne faisait que se sentir ; maintenant il se pense » Etre soi, c'est se souvenir : il va de soi que la mémoire est la faculté qui permet d'introduire une continuité dans ce que chacun vit. Sans cela, la vie serait une suite d'instants détachés les uns des autres, sans unité et sans cohérence.