Phèdre, de racine dénouement
Pistes pour la lecture analytique, Un dénouement tragique
Objectif : comprendre comment l’hypotypose renforce la dimension épique et tragique du dénouement.
Un récit dramatique
1. Des vers 1 à 10, Théramène décrit les signes effrayants qui annoncent l’arrivée du monstre, créant ainsi un effet d’attente haletant. Des vers 11 à 28, il décrit le monstre envoyé par Neptune et sa mise à mort par Hippolyte. Enfin, les vers 29 à 44 racontent l’accident qui cause la perte du héros. Par cette composition, Racine dramatise le récit pour susciter l’attente du lecteur, puis sa surprise, lors du renversement de situation qui provoque la mort inattendue d’Hippolyte, pourtant victorieux du monstre.
2. Cette scène constitue le dénouement de la pièce car l’objet de l’amour incestueux de Phèdre n’existe plus, Neptune ayant accompli la volonté de Thésée, trompé par son épouse.
3. Théramène emploie principalement le présent de narration, pour dramatiser le récit. Il s’agit d’une hypotypose, figure consistant à raconter sur scène de manière frappante des événements qui ne peuvent y être représentés, au point de donner au lecteur le sentiment de vivre la scène en direct. Les verbes d’action sont très nombreux, contribuant à cette dramatisation :
« s’élever » (v. 8), « approcher », « se briser », « vomir » (v. 9), « se recourber » (v. 14), « faire trembler » (v. 15), « reculer » (v. 18), « fuir » (v. 19), « arrêter », « saisir » (v. 22), «pousser »(v. 23), « bondir » (v. 25), « tomber » (v. 26 et 38), « se rouler » (v. 27), « courir » (v. 44).
4. On peut relever des hyperboles, employées pour accentuer l’aspect effrayant et extraordinaire du cri qui annonce l’arrivée du monstre : « un effroyable cri », « une voix formidable », « ce cri redoutable ». Des métaphores permettent à Théramène d’opposer la tranquillité de la mer avant l’arrivée du monstre (« plaine liquide ») à la hauteur de la vague causée par le monstre («