Phèdre, la passion , le principal ressort
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Dans la scène 6 de l'acte IV, Phèdre oppose son amour pour Hippolyte, violent, douloureux, coupable, à l'amour qu'elle imagine calme, heureux, réciproque et innocent. En réalité, les deux amours qui sont au coeur de la tragédie se ressemble par bien des aspect. L'amour de Phèdre pour Hippolyte est un amour incestueux. Lors de son aveu à Oenone, Phèdre montre au spectateur/lecteur qu'il s'agit d'une lourde faute : « tu vas ouïr le comble des horreurs », v 261. Cette passion amoureuse est générée et entretenue par le regard, ainsi qu'en témoigne à plusieurs reprises le champ lexical de la vue : « mes yeux », « crois voir », « vois », « présent à vos yeux » dans l'acte II. Mais cette passion amoureuse entraîne la perte de l'intégrité physique (Phèdre ressent en effet des symptômes antithétiques dans la scène 3 de l'acte I : « je rougis, je palis », « transir et brûler »), mais aussi une perte d'identité : Phèdre perd sa dignité de reine, d'épouse et finit par se voir comme un monstre. Cette passion amoureuse est aussi vécue comme un combat : tout d'abord un combat mené contre soi même (« contre moi même enfin je n'osai me révolter », v 291 ; « je m'abhorre encore plus que tu ne me déteste », v 678) , mais aussi un combat contre les dieux : « ces dieux qui se sont fait une gloire cruelle/ De séduire le cœur d'un faible mortelle », v 681-682. Enfin, cette passion amoureuse est source de souffrance et s'inscrit dans une spirale qui conduit à la mort : nous remarquons de nombreuses métaphores de l'amour : la blessure, la