Phèdre racine act i sc 1
1-Le héros et le confident :le public du temps attendait avec impatience de voir le héros et voulait même le voir tout de suite ; l'habitude fut prise de lui en montrer au moins un dès le début de la pièce. Hippolyte paraît en premier. Par ailleurs, un type possible d'exposition est l'entretien du héros avec son confident ; Quoi de plus naturel en effet que le personnage principal dévoile ses pensées, confie ses sentiments à celui (ou celle) qui a sa « foi » ? Hippolyte ne peut avoir de secret pour le gouverneur qui a veillé sur son enfance (v. 73-74), et il lui avoue son récent tourment avec d'autant plus de vraisemblance que Théramène est de retour d'un long voyage (v. 10-15). À la conversation entre le héros et le confident. Racine a su donner un tour dramatique, un ton animé, voire passionné. Le mécanisme essentiel de la scène est celui du quiproquo, sur le comportement et la décision du jeune homme. Le départ annoncé semble avoir d'abord pour mobile la volonté de retrouver un père disparu, aimé et admiré (v. 1 -7 ; 27-28) ; puis il devient une fuite (v. 28). S'agit-il de fuir les persécutions d'une belle-mère haineuse (v. 37-47) ? Hippolyte en fin de compte veut s'éloigner de la jeune fille dont il est tombé amoureux (v. 49-56), parce qu'il a honte d'aimer ; Hippolyte se fuit lui-même (v. 101-113). Les étonnements, les méprises, les questions du confident conduisent peu à peu le malheureux jusqu'à cet aveu qui est « désaveu honteux » (v. 68) de tout son passé lia vérité d'une âme se fait jour progressivement dans les mouvements contradictoires de la scène, dans la duplicité du discours et de l'attitude, et dans la mauvaise foi du héros.
2-« Ce superbe Hippolyte » : chez Euripide et chez Sénèque. le héros se distinguait par sa pureté et sa chasteté intransigeantes. Dans la tragédie grecque,