Phèdre
Phèdre est une tragédie : – en 5 actes (comportant respectivement 5, 6, 6, 6, 7 scènes) et – en vers (1 654 alexandrins) de Jean Racine représentée le 1er janvier 1677 à l’Hôtel de Bourgogne.
Phèdre signifie "Lumière" en Grec est la dernière tragédie profane de Racine avant un long silence de 12 ans au cours duquel il se consacrera au service du roi et à la religion. Une nouvelle fois, il choisit un sujet déjà traité par les poètes tragiques grecs et romains.
Le roi Thésée étant absent, Phèdre finit par avouer son amour à Hippolyte, fils de Thésée d’un précédent mariage.
Tout dans Phèdre a été célébré : – la construction tragique, – la profondeur des personnages, – la richesse de la versification – l’interprétation du rôle-titre par la Champmeslé.
Contrairement à Euripide dans Hippolyte porte-couronne, Racine fait mourir Phèdre à la fin de la pièce, sur scène : elle a donc eu le temps d’apprendre la mort d’Hippolyte.
Le personnage de Phèdre est l’un des plus remarquables des tragédies de Racine.
Elle est à la fois coupable du malheur des autres et victime de ses pulsions.
Certains vers sont devenus des classiques. On a tellement célébré la musicalité de l’alexandrin « la fille de Minos et de Pasiphaé » que certains s’en sont moqués. Racine ne fait pourtant jamais de la poésie pour la seule beauté des sons.
La généalogie de Phèdre est pleine de sens : – elle a hérité de sa mère l’intensité de ses désirs – elle craint après sa mort le jugement de son père, qui est juge aux Enfers.
Phèdre a été victime de la création simultanée, sur le même thème, d’une pièce de Nicolas Pradon aujourd’hui bien oubliée qui donna lieu à une querelle littéraire qui, elle-même, déboucha sur l’Affaire des sonnets. Gabriel Gilbert avait déjà publié un Hypolite ou le garçon insensible (1647).
Par la suite, Phèdre est devenue peu à peu l’une des pièces les plus fameuses de Racine.
Si elle n’est pas autant étudiée au