Pierre bourdieu élément pour une critique vulgaire des critiques pures
Pierre BOURDIEU
Problématique : La théorie de l’esthétisme quel que soit le penseur (Kant, Schopenhauer) est elle un marqueur de distinction sociale ?
Thèse : l’esthétique savante a réalisé une théorisation du goût pour séparer le bon grain de l’ivraie, donc pour désigner le bon goût et le mauvais. Or cette séparation sert à réserver l’usage du bon goût à une élite bourgeoise. Donc la théorie de l’esthétisme ne sert qu’à légitimer les goûts d’une classe dominante, d’une élite contre le goût vulgaire des gens communs.
I. La distinction des goûts « réfléchis » ou « des sens » est universelle et permet de distinguer le beau du joli selon Kant sans fondements empiriques.
1§ à 4§ : Dans un premier temps, Bourdieu explique qu’il existe une distinction universellement admise en philosophie. C’est la différence entre un goût dit « pur » et un goût « impur » autrement dit entre le joli et le beau. Le goût pur est caractérisé par ce qu’il appelle le refus du goût impur. C’est donc une valeur négative. Il lui faut donc découvrir de quoi ce refus est le nom. C’est la négation du vulgaire, trop facile d’accès dans le sens strict comme dans le sens de l’esthétisme et de l’éthique. Pourquoi ? Parce que ça donne l’impression au spectateur d’être « pris pour le premier venu ». Le vulgaire est lié à la corporéité (le sexe et le ventre).
5§ à 6§ : La vulgarité puisque reliée à la corporéité, flatte nos instinct animaux. (exemple dans le paragraphe précédent des nues et des natures mortes). Il exerce donc une violence sur le spectateur en le forçant à adhérer d’office à l’œuvre d’art. Il n’est pas libre de choisir puisque l’instinct va pousser l’homme à la satisfaction de ses besoins (reproduction nourriture). Donc le spectateur n’est plus libre, il n’existe plus de distanciation à l’œuvre. Le vulgaire met tous sur le même pied d’égalité.
6§ à 8§ : Or le goût « pur » c’est le refus de cette