Pierre et jean : symétrie dans le roman
Dans sa préface, Maupassant insiste sur la nécessité pour le romancier d’organiser le réel pour le rendre vraisemblable : la vie, celle dont nous faisons l’expérience tous les jours, est en effet trop foisonnante et trop variée pour que le romancier puisse la décrire dans tous ses moments. Maupassant affirme ainsi que "l’habileté [du romancier] consistera dans le groupement adroit de petits faits constants". La symétrie et son contraire, l’asymétrie, semblent être les clés du roman : au début, la symétrie est rompue entre les deux frères par un héritage inéquitable, puis rétablie à la fin dans le cercle familial par l’éviction de Pierre et l’intégration de Mme Rosémilly. Plusieurs scènes se ressemblent et soulignent la construction symétrique du roman.
La promenade sur le port (chap. 2) La promenade sur le port (chap. 4)
La visite à Marowsko (chap. 2) La visite à Marowsko (chap. 9)
La visite à la fille de la brasserie (chap. 3) La visite à la fille de la brasserie (chap. 9)
Et surtout, le premier chapitre (l’incipit) et le dernier se répondent :
Chapitre 1
-"Sur la Perle"
-"Il n’y a pas de vent, il faut ramer."
-"La Normandie, transatlantique, entre au port."
-"Le bateau de Southampton les dépasse et s’éloigne."
-"Retour sur la terre ferme. "
Chapitre 9
-"Sur la Perle"
-"Il n’y a pas de vent, il faut ramer."
-"La Lorraine, transatlantique, quitte le port."
-"La Lorraine les dépasse et s’éloigne."
-"Retour sur la terre