Pierrot lunaire
Origine : En 1912, Schoënberg a rencontré Albertine Zehme (1857-1946), une diseuse de cabaret versée dans le mélodrame et qui déclamait souvent des poèmes sur la musique de Chopin. Elle chantait aussi les poèmes mis en musique par Otto Wrieslander (1880-1950) du Pierrot lunaire d'Albert Giraud (1860-1929) traduit par Hartleben.Elle fait connaître ces poèmes à Schoënberg et lui suggère de composer la musique sur un cycle de récitatifs en vue de les présenter aux soirées d'un cabaret nouveau genre à tendance sérieuse. Dans son journal, on peut lire la réponse de Schoënberg : « Une merveilleuse idée, qui me convient parfaitement. »
Style : L'œuvre est un mélodrame, forme populaire à l'époque, où la poésie était parlée sur un fond musical. Le titre la décrit comme «trois fois sept poèmes d'après le Pierrot lunaire d'Albert Giraud traduit en allemand par Otto Erich Hartleben ». C'est la dernière production importante de la période expressionniste de Schoënberg, qui s'étend de 1907 à la Première Guerre mondiale.
Il s’agit donc d’une œuvre au carrefour de trois genres et influences : le mélodrame, le cabaret et la musique de chambre. Schoënberg chercha à créer entre la parole et la musique une relation plus étroite que celle qui existait dans le mélodrame ordinaire, où la partie vocale ne peut être notée que rythmiquement ; cette recherche aboutit au « sprechgesang » ou « parlé‐chanté », où la nature du son vocal semble plus importante que l’air lui‐même.
Sous la voix, la musique ne participe pas à l’exagération du « sprechgesang », elle crée simplement le climat qui convient au poème en variant les combinaisons instrumentales.
Schoënberg a atteint sa maturité musicale à Vienne, la ville de Freud et le centre du mouvement expressionniste