Pigments et colorants
1- Rechercher quel pigment était produit dans le pays de Cocagne région proche de Toulouse
Vers 1450, Toulouse est une grande ville pauvre. Le seul pont qui enjambe la Garonne est mal entretenu, les murailles de la ville s'écroulent et des maisons sont à l'abandon. Pourtant 100 ans plus tard, la ville est refaite et se pare de dizaines de demeures luxueuses. En un siècle tout a changé. L'énergie est revenue vers 1460, 1470 lorsque les Toulousains conquirent le marché du pastel.
Le pastel est appelé wède ou guède dans le nord de la France. On le trouve aussi sous les noms de «pastel des teinturiers» ou «herbe de Saint-Philippe» mais il porte le nom scientifique d''Isatis tincturia.
2- a) Où et comment était-il utilisé depuis l'antiquité jusqu'à la renaissance?
Les Égyptiens connaissaient et utilisaient déjà des Isatis locaux ou des indigos 2500 ans avant Jésus Christ car on a retrouvé des momies enveloppées dans des bandelettes bleues, symbole d'éternité. A la même époque, de l'autre côté de la Méditerranée, le bleu est pratiquement ignoré, du moins dans le vêtement.
Les Latins et les Hellènes ne portaient jamais de bleu, couleur délaissée aux esclaves et basses catégories sociales. Le Romain qui avait les yeux bleus devait être bien malheureux. Le rouge y régnait en maître, symbole de richesse et de puissance.
Celtes et Gaulois utilisaient aussi la guède, ou pastel, non seulement pour bleuir leurs tissus mais aussi pour se parer le visage et le corps, un peu à la manière des Peaux-Rouges d'où la surprise de Jules César à leur rencontre.
Dans le monde médiéval, l'église chrétienne admet trois couleurs pour l'habillement : le blanc de la pureté, le rouge du sang du christ et le noir symbole de deuil et de pénitence, hormis pour la vierge Marie. Profondément croyant, le roi Louis IX dit Saint-Louis, renonce à la couleur pourpre et lui préfère la simplicité du bleu. Cette couleur s'impose dans ses armes.