Pioutitou
Le petit parti national-socialiste auquel adhère Hitler au début des années 1920 n’est qu’une minuscule formation politique comme il en existe beaucoup d’autres dans l’Allemagne de l’après première guerre mondiale, défaite en 1918 et humiliée par le Traité de Versailles de 1919. Dans le sentiment collectif allemand naît une profonde volonté de revanche dirigée notamment contre les politiques rendus responsables de la défaite. À cette humiliation s’ajoutent les difficultés économiques. Dès le début des années 1920, l’Allemagne tente de survivre dans une très grave crise économique et monétaire. Le chômage qui en résulte atteint des niveaux très élevés, entraînant des troubles sociaux très fréquents et des tentatives de coups d’État. Celles-ci proviennent d’ailleurs indifféremment de l’extrême gauche ou de l’extrême droite.
Dévastée économiquement, l’Allemagne est de plus très fragile politiquement. La première République allemande, dite « de Weimar », qui est entérinée par le Traité de Versailles, se constitue sur un modèle confédéral dans lequel les États, notamment la Prusse et la Bavière, ont des pouvoirs autonomes très importants, ce qui limite d’autant plus l’action du gouvernement central. Les dissensions et les rivalités internes entre les deux plus importantes entités de la République de Weimar ne font qu’affaiblir encore plus cet Etat de plus en plus fantomatique. C’est sa structure même de confédération sans pouvoir centralisé fort qui est à l’origine de sa fragilité