“Pièces sur l’art” ( paul valery )
(1931)
Recueil d'écrits divers ( Paul VALERY )
C’étaient, composés à des dates fort variées, des textes, fort courts, souvent mineurs, suscités par les circonstances et les amitiés : des préfaces, des lettres, des notes, des discours, des réflexions, mais aussi des textes qui témoignaient de l'activité «mondaine» de Valéry, et dont certains s'en ressentaient assez désagréablement. On l’y voit s'y livrer à des considérations somme toute des plus banales et qui ne sont point sans surprendre sous la plume d'un tel écrivain. On n'est pas peu surpris de voir que l'auteur de “Monsieur Teste” mettait tant de bonne volonté à satisfaire aux convenances. Tout, fort heureusement, n'était pas de cette veine et on trouve quelques textes où il se montrait attentif à la spécificité des matières et des techniques, célébrait le verrier, le céramiste, la brodeuse, l'imprimeur, le relieur, le récitant et la cantatrice, le graveur et le sculpteur, ou bien encore rêvait sur la diction des vers, la diérèse, la poésie chinoise, les concerts Lamoureux, la mer, l'«infini esthétique». Il n’oublia pas la peinture : ‘’Préambule’’, qui ouvrait en 1935 le catalogue d'une exposition de cinq siècles d'art italien, oppose à la futilité anxieuse et fébrile de l'art moderne la simplicité robuste, la discipline tranquille, la vertu de maîtres qui, de Cimabue à Tiepolo, surent unir avec une rigueur savante l'imitation du réel et l'affirmation de leur sensibilité. À propos des ‘’Fresques de Paul Véronèse’’, Valéry opposa pareillement la surabondance et la pléthore des décorateurs baroques à l'anémie de l’époque contemporaine. Berthe Morisot, Corot, Manet étaient les derniers auxquels il reconnaissait du mérite.
Commentaire
Reprenant l'admirable discours de son “Degas, danse, dessin”, Valéry apporta nombre de points de vue d'une parfaite justesse et d'une subtilité qu’on a plaisir à reconnaître. Mais, prisonnier de son système, il n'a pu en transgresser les limites et