Pladoirie excusez les fautes du copiste
L’accusé Sylvain Crêtes, ici présent, est un artiste peintre indépendant domicilié à Ostende. Dès le début de sa vie artistique, il ne sera qu’une ombre et un habitué de l’anonymat. Veuf de Nicole Crêtes depuis la naissance de sa fille Isabelle, il assume seul les besoins de celle-ci et organise sa carrière selon elle.
L’acte d’accusation retenu contre Sylvain Crêtes sont faux et usage de faux, escroquerie et destruction d’œuvre d’art.
En effet, celui-ci a copié des tableaux de grands artistes connus, comme Delvaux, Magritte et tant d’autres, et a également imité leur signature. Il a attesté ces tableaux comme originaux alors que ce n’était pas le cas et a détruit le tableau officiel « Le ballet des masques » d’Ensor pour se persuader qu’il était enfin un artiste reconnu et admiré pour son talent. Il est important de souligné aussi que le prévenu a fait passer ses propres tableaux pour des œuvres créées par d’autres artistes célèbres, en imitant encore leur signature, afin de faire croire à la découverte d’un nouveau tableau.
Le prévenu plaide coupable et vous a, votre honneur, fourni des aveux complets et vous remercie, votre honneur, de lui permettre d’être défendu pendant la durée de son procès.
Sylvain Crêtes n’a pas respecté la loi, mais c’est un artiste dans l’art de la copie parfaite. Combien d’années sont passées avant que les experts se mettent à découvrir les agissements de l’accusé ? Si ses imitations faisaient autant plaisir aux gens que des vrais, où était le mal? C’était profitant pour tout le monde. Pourquoi une œuvre signée par un artiste reconnu est-elle mise en valeur par rapport aux autres ? Elle reste la même. C’est la beauté de celle-ci qui compte et non pas le peintre qui l’a imaginée. Ce ne sont que des idées préconçues de notre société qui établie des supériorités et des exclusions en créant le bonheur des uns sur le malheur des autres, en effaçant l’égalité.
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