Plan commercial bancaire
CGAP/Microfinance Gateway, mars 2010
Une croissance non maîtrisée a entraîné une grave crise d’impayés
Dans une note du CGAP récemment publiée (à paraître en français), Xavier Reille analyse les origines de la crise d’impayés qui a affecté le secteur de la microfinance au Maroc et cherche à savoir si les enseignements tirés de cette crise peuvent s’appliquer au-delà des frontières marocaines.
Peu de pays sont dotés d’un secteur de la microfinance aussi fort et dynamique que celui du Maroc. Reconnu comme un champion du microcrédit, servant 40 % des clients dans le monde arabe, il compte certaines des institutions de microfinance (IMF) les plus performantes au plan international. Cependant, depuis 2007, le secteur marocain du microcrédit est confronté à une crise : croissance exponentielle au détriment de la qualité des actifs, abandons de créances en cascade et rendements en chute. Les quatre plus grandes IMF marocaines – Zakoura, Al-Amana, Fondation Banques Populaires et Fondep – servent 90% des clients dans un secteur fortement concentré. Quelle est la cause de cette croissance incontrôlée ?
L’essor de la microfinance au Maroc
La réussite du secteur de la microfinance jusqu’en 2007 n’aurait pas été possible sans l’appui du gouvernement marocain. La Loi sur la microfinance de 1999 a fourni un cadre clair pour le développement du secteur. Un soutien financier a été apporté par le biais d’un fonds public, le Fonds Hassan II. Le secteur a également bénéficié de l’appui de la communauté internationale des bailleurs de fonds. Enfin, une grande spécificité du secteur marocain du microcrédit réside dans l’engagement des banques locales : les banques commerciales ont créé deux des principales IMF et finançaient 85 % des actifs du secteur en 2008.
Les signes de la crise
En décembre 2007, la crise des impayés avait déjà débuté, mais son ampleur était encore dissimulée par la croissance