Plan dissertation
ILe travail vu comme une malédiction
ALe travail dans l'Antiquité
Dans l'Antiquité, le travail était généralement considéré comme indigne et animalisant. Pour Aristote, l'homme qui philosophe accomplit bien plus son humanité que l'homme qui travaille. Le travail était réservé aux esclaves (des « machines animées » selon Aristote) et surtout pas aux hommes libres.
Hannah Arendt (La Condition de l'homme moderne, 1958) explique ainsi que l'homme qui travaillait était vu comme un « animal laborans » (une bête de somme). Travailler c'était s'animaliser, car c'était répondre aux besoins fondamentaux et animaux, c'est-à-dire une corvée vile et nécessaire. C'est pourquoi les Anciens faisaient faire tout travail manuel par les esclaves, catégorie de population qui était avilie. À l'inverse, était valorisée la scholè (ou otium), c'est-à-dire le temps libre.
D'ailleurs, le mot « travail » a pour origine latine tripalium, qui désigne un instrument de torture. De même, on dit d'une femme qui accouche qu'elle est « en travail ». Le travail est bien associé à la souffrance.
BLa division par le travail
1Le mythe de Prométhée
Le mythe de Prométhée, raconté par Platon dans le Protagoras, illustre l'idée que la technique n'est pas suffisante pour établir la paix et le lien social.
Les dieux, au moment de la création des êtres vivants, confient à deux frères la tâche de répartir les qualités des espèces. Épiméthée attribue ainsi aux animaux de la force, de la rapidité, des instincts, des griffes, des ailes, etc. Mais il oublie l'homme, qui reste un être sans qualité. Son frère Prométhée intervient alors et dérobe